Au zoo d’Anvers, entre 1907 et 1910, Bugatti va modeler les Éléphants d’Asie.
La maison des éléphants est une copie d’un temple égyptien dont la façade majestueuse et les lignes architecturales en font un des plus beaux édifices du jardin.
À l’intérieur, des cages latérales bordent un vaste hall éclairé par le haut. les éléphants d’Asie connus pour être beaucoup plus adaptés à la captivité que les éléphants d’Afrique. Le mâle et la femelles portent des titres particuliers : LÉléphant « il y arrivera » (R.M.n°209) et Éléphant « mendiant » (R.M.n°210). Ces gigantesques masses musculaires ne sont que force douée d’une mobilité et d’une habilité extraordinaire, tout en ayant une remarquable aptitude à se souvenir des évènements et à agir en conséquence.
Pour les modeler, Bugatti s’est placé devant leur enclos et leur donne à manger à terre. Les éléphants passent leur trompe à travers les barreaux et viennent demander, quémander ou prendre les gourmandises. Avant de porter quoi que ce soit à leur bouche, les éléphants palpent et flairent avec leur trompe, cette masse de muscles peut mesurer jusqu’à deux mètres de long et se termine par deux « doigts » préhensibles et tactiles. Grâce à elle l’éléphant respire, aspire, avertit, sent, touche, cueille, arrache.
Ces postures, Bugatti a su magistralement les capter en provoquant lui-même le mouvement. Quoique modelés en petits formats, ces éléphants d’Asie sont de « véritables architectures vivantes ». Aucun artiste animalier n’a jamais réussi à traduire en sculpture un tel ensemble.
Chaque fois que le temps le permet, le gardien les fait passer dans le grand enclos à ciel ouvert pour la promenade et le bain. Dans cet enclos, Bugatti réalise un deuxième portrait du mâle : Éléphant d’Asie, en marche (R.M.n°233), tout aussi remarquable dans le rythme du mouvement, la puissance harmonieuse des formes et des proportions, l’eurythmie des lignes.
Ces deux éléphants d’Asie seront reproduits en bronze par Albino Palazzolo pour la Fonderie Hébrard à cinq exemplaires chacun, et pour chacun d’eux le fondeur Hébrard choisira une patine de couleur particulière: Le Jardin zoologique d’Anvers et le musée de Rome vont acheter les tirages (1) et (2) de l’Éléphant "mendiant", Jean Coquelin les tirages numérotés (3) des deux Éléphants « il y arrivera » et "mendiant", Philippe de Rothschild et Ferruccio Stephani, de Milan, les tirages (4) et (5) de l’Éléphant "mendiant". Maurice Keller, M. Maire, à Épinal, et Madame Osterieth vont acheter respectivement les tirages (2), (5) et (1) de l’Éléphant « il y arrivera ».
The Antwerp Zoo provided the location for Rembrandt Bugatti’s modelling of the Asian elephants.
The elephant house was an imitation Egyptian temple, whose majestic façade and architectural lines made it one of the most beautiful edifices at the zoo. Inside, cages placed side by side lined a vast hall lit from above. It was here, between 1907–1910, that Bugatti sculpted the Asian elephants, who were much better suited to captivity than the African elephants. He gave the male and female specific titles: Éléphant d’Asie “il y arrivera” (R.M. no209) and Éléphant d’Asie “mendiant” (R.M. no 210). The elephants are gigantic bulks of muscle, quite simply brute force endowed with an extraordinary mobility and dexterity, and possessing a remarkable aptitude for remembering events and acting accordingly.
When he modelled the elephants, Bugatti would position himself before their enclosure and place some food for them on the ground. The elephants pushed their trunks through the bars requesting food and would then carry away the proffered treats. Yet before putting anything into their mouths, the elephants explored and sniffed with their trunk; a mass of muscle measuring up to two metres in length and ending in two tactile, prehensile “fingers” allowing the elephant to breathe, suck, warn, smell, touch, grab and tear.
These physical gestures were magnificently captured by Bugatti, who actively encouraged the animals to move around. Although created as small-scale models, these Asian elephants are indeed “true living architecture.” No other animalier artist anywhere has ever succeeded in translating such an ensemble of creatures into sculpture. Whenever the weather permitted, the keeper would take the elephants into the large open-air enclosure for their walk and bath. Here, Bugatti produced his second sculpture of the male elephant: Éléphant d’Asie en marche (R.M. no233). This piece is remarkable for the rhythmical movement captured in its volume, its graceful and harmonious proportions, and the eurhythmy of its lines.
These two Asian elephant sculptures were reproduced in bronze by Albino Palazzolo, each in an edition of five casts and each with a specific colour of patina chosen by Hébrard. The Antwerp Zoological Gardens and the Museum of Rome acquired casts (1) and (2) of Éléphant d’Asie “mendiant”, Jean Coquelin purchased cast (3) of both Éléphant d’Asie “il y arrivera” and Éléphant d’Asie “mendiant”, and Philippe de Rothschild and Ferruccio Stephani of Milan purchased casts (4) and (5) of Éléphant d’Asie “mendiant”. Maurice Keller, Mr. Maire of Épinal and Mrs. Osterieth acquired casts (2), (5) and (1) respectively of Éléphant d’Asie “il y arrivera”.